Bonjour!
J’ai une petite fille de presque 15 mois. Elle est encore allaitée, mais seulement un boire avant le dodo et tôt le matin pour qu’elle se rendorme. Par contre, elle n’a pas l’air de boire vraiment beaucoup de lait, je pense que c’est plus pour la tétée. Mais bon, voilà mon problème est le suivant.
Elle ne s’endort pas seule. À l’heure des siestes je dois me coucher à côtés d’elle. Mais ce n’est pas aussi facile, elle crie et chigne. Parfois elle crise et finit par s’endormir. Même chose pour le soir, mon conjoint s’assoit avec elle sur la chaise berçante pendant 30-45 minutes.
Le plus dérangeant, c’est la nuit puisqu’elle se réveille encore. À son premier réveil, nous allons la chercher pour la mettre entre nous deux. Parfois elle s’endort vite mais souvent elle chigne et crie, au moins 2 fois dans la nuit. Que faire pour qu’elle cesse de crier au milieu de la nuit ? Elle se lève entre 7h30 et 8h30, fait sa première sieste environ 2 heures après le lever. Elle dort 30 minutes, de temps en temps un peu plus.. Et refait une sieste vers 16h jusqu’à 17h30 environ… Que doit-on faire selon vous ? La laisser pleurer? Comment faire pour qu’elle s’endorme seule ? Car si on la laisse dans son lit elle pleure à en être plus capable de respirer et elle reste debout. Pourquoi crie-t-elle au milieu de la nuit ? Besoin d’un conseil!. Merci à l’avance.
Mylène.
Bonjour Mylène,
Le sommeil de notre enfant peut être une source de stress et d’épuisement : bébé s’endort difficilement ou encore se réveille souvent, donc papa/maman prennent beaucoup de temps à essayer de l’aider à s’endormir et par le fait même se retrouvent à couper leurs heures de sommeil. Puisque nous sommes épuisés, il devient plus facile de prendre bébé lorsqu’il se réveille la nuit. Toutefois, bébé prend l’habitude de s’endormir uniquement en présence de papa et/ou maman et ne réussit pas à trouver la manière de s’endormir seul… donc papa/maman dorment encore moins et c’est un cercle sans fin. Ouf!! C’est effectivement épuisant!
Je n’ai pas de « recette miracle » à vous offrir. Il serait facile pour moi de vous dire : « Appliquez cette méthode et je vous garantis une réussite! » Mais à quel prix? Je m’explique. Il faut d’abord essayer de voir et de comprendre pourquoi votre fille éprouve des difficultés à s’endormir seule. Quelle est la cause de cette problématique? Tentons de trouver une réponse ensemble.
Tout d’abord, vous avez mentionné que vous allaitiez encore votre cocotte. L’allaitement est un lien privilégié qui permet à notre bébé de développer un beau lien de sécurité. Avez-vous pris l’habitude d’endormir votre fille au sein? Si oui, c’est exactement ce qu’elle cherche à reproduire la nuit, c’est-à-dire qu’elle cherche à s’apaiser (donc à s’endormir) et sa source de réconfort et de sécurité est lorsqu’elle est allaitée. Je ne pense pas que ce soit la faim qui la réveille puisque d’une part vous mentionnez qu’elle semble téter plutôt que de boire réellement et d’autre part, à 15 mois, son alimentation le jour devrait être suffisante pour qu’elle puisse dormir toute la nuit. C’est exactement la même situation si vous avez pris l’habitude de la bercer pour l’endormir. Ce geste lui procure chaleur, douceur, réconfort et sécurité et il est absolument normal que vous lui donniez toutes ces choses. Il faut maintenant l’aider à s’apaiser seule, puisqu’autrement elle ne cherche qu’à reproduire ce qui lui fait du bien. C’est normal, non? Tout être humain recherche chaleur, douceur, réconfort et sécurité et ce, peu importe l’âge!
Il serait intéressant que vous observiez votre fille le jour, lorsqu’elle est réveillée. Arrive-t-elle à passer des petites périodes seule? Est-elle capable de jouer avec ses jouets, par exemple, sans que vous soyez assise par terre à côté d’elle, ne serait-ce que quinze minutes? Si la réponse est non, que vous réalisez que le jour elle n’arrive pas à s’amuser sans l’animation d’un adulte, qu’elle vous cherche constamment du regard ou encore qu’elle veut être dans vos bras, qu’elle a de la difficulté à fonctionner sans votre présence, c’est une piste importante.
Si notre enfant a besoin de notre attention, a de la difficulté à patienter le jour, alors qu’il fait clair et que nous sommes présents, il serait utopique de penser que ce même enfant soit capable de patienter au moins 8 heures la nuit, dans le noir alors qu’il est seul! Si c’est le cas pour votre fille, vous pourriez commencer à lui permettre de se sentir bien le jour, sans que vous soyez obligée d’être à ses côtés en tout temps. Vous pourriez démarrer un jeu avec elle, prendre le temps de bien l’installer et de vous retirer progressivement, de plus en plus longtemps, afin de lui donner la possibilité de se sentir en sécurité et ce, même si vous n’êtes pas assise par terre à côté d’elle.
Toutefois, entendons-nous. Il est important que votre enfant sente que vous vous intéressez à elle et que vous passiez du temps de qualité avec elle, mais vous n’êtes pas obligée d’y être en permanence. De plus, il faut s’assurer que le lieu physique est sécuritaire pour elle. Je ne peux pas l’installer dans le salon et m’en aller dans la cuisine sans m’assurer que son environnement est sécuritaire. Vous pouvez aller voir ce qu’elle fait afin de vous assurer qu’elle est correcte (s’assurer qu’elle ne peut pas se blesser avec les objets à sa portée, qu’il n’y pas de risque qu’elle tombe en bas des escaliers ou grimpe sur des divans alors que je ne suis pas là pour la guider et la surveiller…).
Ensuite, il vous faut que vous et votre conjoint choisissiez ce avec quoi vous êtes confortables. Il faut qu’intérieurement vous preniez une décision avec laquelle vous êtes à l’aise et qui vous permet de ressentir un calme intérieur puisque c’est ce que ressentira votre fille. Au-delà de tout, nos enfants vibrent à l’énergie que nous dégageons. Si je ressens de l’angoisse et de la peur à l’idée de coucher mon enfant et de le laisser pleurer, même avec toutes les paroles douces que je peux lui prononcer, il ressentira mon angoisse et mon inconfort et c’est ce qu’il me témoigne en pleurant et en s’accrochant à moi pour ne pas me laisser partir.
Vous devez donc commencer par trouver un calme intérieur, le ressentir profondément et être en paix avec la méthode que vous choisirez. Ensuite, il y a plusieurs « méthodes » qui sont enseignées dans les livres tel que la méthode du « 5-10-15 » ou encore le retrait progressif. Tout d’abord, vous devez trouver quelque chose de sécurisant pour elle : un toutou, un doudou, une chemise de maman, ou un objet avec lequel elle pourra se sentir rassurée. Développer une routine est importante. Vous pourriez, par exemple, débuter avec le bain, ensuite la bercer et ou l’allaiter (sans qu’elle ne s’endorme) et lui raconter une petite histoire. Ensuite, c’es le dodo : vous la déposez dans le lit en lui disant doucement : « C’est le dodo mon amour. Bonne nuit! ». La routine est très sécurisante pour l’enfant, elle lui permet d’anticiper ce qui suit. Vous adoptez alors une routine que vous répéterez à chaque soir.
Ensuite, vous la déposez dans le lit et vous ressortez de la chambre. Si elle pleure, vous y retournerez dans 5 minutes simplement pour la rassurer. Ne vous éternisez pas. Quelques minutes suffisent pour lui dire doucement : « C’est le dodo ma chérie. ». Vous la recouchez en lui redonnant son toutou par exemple et puis vous ressortez. Si elle continue à pleurer (et il se peut que ses pleurs soient plus forts au début), vous y retournez 10 minutes plus tard et ainsi de suite. Si pour vous, 10 minutes c’est trop long, vous pouvez écourter ce temps. L’important est de respecter le temps que vous vous êtes donné et d’allonger le temps progressivement à chaque fois sans prolonger le temps dans la chambre. Aussi, si vous vous sentez profondément troublée, prenez quelques bonnes respirations avant de pénétrer dans sa chambre. Elle ressentira votre calme et vous fera confiance…même si ça peut prendre plusieurs nuits. Vous répéterez également le même scénario la nuit.
Il faut remplacer son habitude actuelle par une autre, d’où l’importance de développer une routine. Et lorsque notre enfant ressent que nous sommes confiants et en paix avec la décision que nous avons prise, que nous sommes convaincus que nous savons ce qui est bon pour eux, alors tout devrait entrer dans l’ordre. Il ne faut pas oublier que nos enfants, de par leurs gestes, nous reflètent nos propres angoisses. À nous de saisir cette opportunité pour nous calmer intérieurement!
Soyez douce et patiente envers vous-même, vous pourrez ainsi l’être envers votre fille et ça devrait bien se passer.
Bonne chance et bonne nuit!